UNE TRANSMISSION EN AIKIDO

Ou la difficulté de l'enseignement dans les arts martiaux





Comme d'habitude, je précise que ce texte ci après est l'objet de ma propre réflexion après expérience et lecture. Actuellement (2009) je pratique l'aikido depuis 13 ans (1996) et j'ai passé mon SHODAN Aïkikai depuis 5 ans maintenant (2009). J'ai été amené aussi à pratiquer le Iaido depuis environ 4 ans. Cette réflexion me vient après quelques cours que j'ai animé ou co-animé pour l'aikido dans le dojo de Saint Brieuc.



Dojo

Le lieu de l'apprentissage. Ou devrais-je un lieu d'apprentissage parmi tous ceux que l'on est amené à rencontrer. Dans mon passé de pratiquant le dojo est le lieu où j'ai appris l'aikido. Le lieu où se trouvait alors mes amis, mais il ne s'agissait pas de l'école, ni de la rue, ni du centre de loisir, mais le lieu où l'on apprenait l'aikido. Je me souviens nettement de certains détails comme le salut du kamiza, du petit nombre que nous étions et quasiment de qui était présent. On se donnait rendez vous à la semaine suivante pour pratiquer ensemble, pour « se bagarrer », mais plus le temps avançait et plus il nous était proposer de progresser, de faire des stages...le Dojo devenant lieu de la voie. Le lieu d'apprentissage. Il est conçu pour y apprendre des techniques quel qu'elles soient, de quelque art martial que ce soit. On y réserve un moment pour recevoir cet enseignement. La technique ne sort pas du dojo car étant martiale, elle pourrait être utilisé nèfastement. Le dojo à mon sens reste aussi un monde restreint car l'enseignement n'y est diffusé que jusqu'à un certain niveau, en ce sens que les techniques, les aides, les corrections ne sont que des clefs pour chaqu'un.

Mais quand la technique devient quotidien même le plus ordinaire et quotidien des lieux ne devient-il pas « Dojo »?

Dans l'étique japonaise, le dojo est conçu de sorte que le Kamiza soit au fond, face à l'entrée. C'est aussi l'étude de cet esprit, de la forme de cette étiquette qu'il est proposer d'étudier ou du moins de regarder. Regarder au delà d'une simple disposition de tapis vert et rouge devant lequel on doit saluer un portrait de vieux chauve...



Sensei et Sempai

Léo Tamaki a proposé un débat intéressant autour de ces thèmes. Pour nous autres occidentaux bercés par des films nippons ou américains, des sonorités quelques peu asiatiques (Baie d'Along – Tokyo – Samourai - ) suffisent pour nous embrouiller la tête et définir par là des réponses toute faite face à des mots ou des notions. Savez vous ce qu'est qu'un katana? Ou un iaito? Y existe-t-il une différence? Celle ci est intéressante en cela, à mes yeux le sempaï précède le senseï. Dans la fluidité des choses, l'ancien (sempaï) est la référence au sein du lieu qui est modèle de repère juste après le professeur « régissant » le dojo (Dojo-cho) lequel peux se nommer Sensei. Je trouve que ce titre est souvent donner à la va vite. Je n'ai jamais appelé mon professeur Senseï. Je n'ai utilisé ce mot que devant des professeurs Japonais pour qui il n'y a pas (à ma connaissance) de disparités ou de confusions quant à ce mot. Suis – je un sempaï alors à mon tour? Qui est sempaï et sensei au yeux de qui?

Une vision ou une perception de la notion dit « du maître »

Notre vision française du maître pourrait se rapprocher du maître d'école en blouse ou en chemise qui inlassablement, par lassitude, ou habitude répète les mêmes leçons à ces élèves. Cette vision ne correspond pas de mon point de vue à ce qui passe pour être maître dans les arts martiaux. Sans vouloir faire d'archétype trop tranché, le maître pourrait être comme « le père aidant son enfant, un enfant à marcher » puis l'enfant sans pour autant marcher mieux son papa trouve son pas.

Il est important de noter que le professeur, l'enseignant à son souvent le « titre privilègié », le statut dit supérieur à l'élève et ce dernier afin de « pomper » le plus possible peux réellement devenir subordonné à celui ci, s'abaisser devant tout. On a vu des élèves renoncer à tout pour un enseignement. Aujourd'hui cette notion d'élèves dirions nous dédiés à cette dévotion se trouvent en nombre en Chine dans des temples tels que Shaolin, pour le japon dans des lieux particuliers. A certain titre, cette dévotion passe parfois pour une forme de « « fanatisme » » pour quelques citadins, mais les dieux des stades sont toujours autant tête d'affiche. Devos disait que ces sketches sont quasi les mêmes depuis le début de sa carrière car ils ont pour thème (autant que les chansons de Brassens) l'âme humaine, de fait ils sont pas démodés. La dévotion envers un maître ou plus généralement vers un art martial est bien toujours d'actualité.

Dans un monde ou beaucoup de personnes passent d'un continent à un autre, d'une compagne/on à un/e autre, d'une lubbie à une autre, les arts martiaux restent comme impassible. Y a-t-il une part de soi qui ne peux s'exprimer que par l'art martial? Dans un monde où la guerre, le conflit est banni, une part certes sombre mais nécessaire de l'Homme ne peux s'exprimer et par là risque de générer un conflit, un heurt plus grand encore.

« Étiquette et transmission »

Simple comme bonjour dit-on. Combien de pratiquants (tout âges confondus)ne disent pas bonjour en arrivant? La forme de l'étiquette (c'est à dire de la façon de se comporter durant la pratique et en dehors de la pratique) n'a pour but de servir de support à un fond dirons nous de présence, d'état d'esprit, de manière d'être au delà de l' agir et au sein de l'acte. Je salut mon partenaire, j'attaque mon partenaire, je l'accompagne dans sa technique, nous changeons, nous nous saluons. Je marche dans la rue, en conscience de mes pas, de mon souffle, de ce qui se passe autour de moi et en moi.

J'ai encore beaucoup à faire sur l'étiquette, notamment mon habillement. Mais cela viendra.

Des blessures? Les arts martiaux d'une certaine façon se rapproche de la vie quotidienne et non pas que les blessures sont inévitable mais à mon regards elles semblent obligatoires. Blessure de soi, de son amour propre (l'amour sale est donc...?), blessure physique...l'enfant qui apprend un art martial doit-il saigner du nez? Se casser le pied? Parfois, on ne tolère pas recevoir un coup de poing et je ne suis pas le premier a tendre ma joue pour recevoir une attaque mais il est important en ce cas de percevoir qu'un mauvais positionnement donne la possibilité au partenaire de rentrer et d'attaquer, de frapper. Ce mauvais positionnement donnant lieu à une frappe. Bien sur, il ne s'agît pas là de faire l'apologie des auto mutilations, de frapper ouvertement l'autre (surtout les débutants...c'est si simple) pour montrer que c'est pas bon.

Technique et choix techniques

L'aikido ainsi que les arts martiaux en général dispose d'une nomenclature technique composé de mouvements codifiés formant une base d'apprentissage. Cette liste de techniques est utilisé lors des passages de grades et des cours. Toute pédagogie à ces méthodes, pour tout. Chaque professeur enseignant à sa façon, retranscrivant aussi un peu de ce qu'il a reçu. Afin de démontrer une grande ligne, un outil, une technique peux être choisit. Un geste précis illustrant un détail. Une des difficultés résidant dans le choix quasi infinis de techniques et de façon de démontrer une ouverture vers autre chose. On peux troubler autant d'une phrase simple, que d'une parabole, que de grands théorèmes. Une technique suffit-elle?

Pourquoi transmettre?

A chaque professeur, chaqu'un se sentant en possibilité de le faire, appartient le moment de décider quand il veut à son tour trans-mettre, re-donner. A titre anecdotique, j'ai pu donner des cours au sein du dojo de Saint Brieuc car cela m'avait été demander. Lorsque le/la professeur avait du retard, alors je « lançais » la pratique. A-t-on un moment dans sa pratique où il devient nécessaire de redonner plus vastement? Cela va s'en dire qu'une tradition disparaît si plus personne ne l'a retransmet, un esprit de bouche de druide à oreille de druides à certes son intérêt pour un certain savoir, mais si les druides ou un druide disparaît, la tradition avec elle périt. De ce fait, ne devrait on pas chaqu'un à son échelle re-transmettre, re-donner ce que l'on a apprit?



Livres : L'essence de L'aikido Ueshiba Morihei / Étiquette et Transmission Tamura Nobuyoshi /

Site : Blog de Leo Tamaki

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