Écrire





Écrire. C'est si simple et si compliqué. Pourquoi écrire ? Le langage ne sert il qu'à communiquer ? Pour dire quoi ? Langage de sourd ou langue de bois, sourd comme une pierre et muet comme une carpe. Il est avéré que 50% des livres édités aujourd'hui ne sont pas lus et pas non usage du recyclage sont...brulés. Best Seller (Meilleurs Ventes), Prix Goncourt pour un ou deux opus, et le reste ? Écrire pour qui ? Le temps de l'âge des cavernes où l'écriture rupestre pour demander à l'esprit d'accorder des bonnes chasses, que l'ancien nous guide est quelques peu dépassé. De Lasco aux tags, un lien ?

Certains jouent de la musique, d'autres peignent, courent...d'autres enfin écrivent. Pour eux, pour les autres. Une hypothèse : « les idées évoluent, le sens des mots y contribue » (Guy Debord). A force de tailler un bout de bois, de courir, de jouer, on affute le superflu pour arriver à un objet, une note, une couleur sans doute pour mieux permettre d'abord à Soi et ensuite aux autres de recevoir ce qu'il fallait dire. Je pense qu'une peinture, une note est émise parce qu'elle n'a pas d'autres choix que d'être émise. L'écriture n'y échappe pas. Elle est cet air nécessaire. Pour le noyer, celui qui est a besoin. Parfois elle est échappatoire au travers de l'imaginaire, de la fiction. Certaines bouteilles sont jetées à la mer...Une dernière lettre, un dernier mot. Du premier cri au dernier mot, de l'animal à l'être humain l'écriture soit l'émanation retranscrite du langage serait elle la marque, le trait de l'intellect, de l'esprit ?

L'humanité selon son continent à ses langues ( 6000 aujourd'hui, demain combien ?), merveilleux bourbier babellien où tous ce dit. À toute les échelles, l'homme écrit. Des tablettes comptables, aux édits, lois, thèses, contes, récits d'histoires, poésie...je ne crois pas que nous - le genre humain - aillons écumés toute la palette de possibilité (l' apollinaire n'a que cent ans) que puisse nous fournir l'écriture, aussi vaste que sera l'esprit, nous pourrons encore créer. Serait ce cela qui est nécessaire ? Créer. L'homme n'a de cesse que de survivre. Construire sa maison, son abri, ses outils pour se protéger et vivre. Au delà il peux dessiner, peindre, chanter...Écrire peux sembler sans intérêt ou du passé quand le langage sms, la disparition des mots de la langue courante (vivante), le fait que beaucoup de gens dispose (grâce à des politiques bien orientés) de peu de mots. S'exprimer dans une langue permet de s'exprimer à travers d'une culture. Dans mes voyages, au travers de moi, les gens voyaient un pays, une langue et sa culture. Hugo, Baudelaire, ...Céline Dion (!) nous sommes héritiers d'une culture. Certes est que les contes et légendes de nos ancêtres les gaulois ne passent pas tout les soirs sur TF1 ou Arte, ils ont quasiment disparus au fur et à mesure des changements de siècles. Notre culture sans que nous l'a sentions au présent nous fait. Nous sommes des êtres de cultures, ou sans doute, nous ne sommes pas.

« Quand les hommes sont morts ils rentrent dans l'histoire, quand les statues sont mortes elles rentrent dans l'art, cette botanique de la mort, c'est ce que nous appellons la culture » Les Statues meurent aussi 1 2 Chris Marker. Faut il que nous attendons que le regard que nous posons sur les choses soit tellement stérilisé que nous nous rendons compte qu'elles nous échappent et dès lors, nous faisons tout pour les « sauver ». Il me semble encore que l'homme au travers de sa culture trouve une voie d'expression qu'il lui est propre, qui lui est un souffle. Quand le souffle manque, il vient à le combler par ce qui vibre encore en lui comme les réminiscences de ce qu'il est.

Par mes apprentissages, j'écris Par la photo, Par la poésie, Par la danse, Par l' Aikido, Par les champs. Au moyen de ces outils je peux m'exprimer. Ils sont tous une écriture. Les paysans font le pays, mais c'est la terre qui les forgent.

Définir (Dé-Finir)la poésie, c'est toujours bien hasardeux. Le poète rêve, somnole, vagabonde et dort dans les champs, les près ou dans les prisons. Il est le rebelle ou le rêveur (faut il rêver pour se rebeller ? 3 ) Un petit prince qui s'évade ou un oiseau qui s'envole, un charpentier qui enlumine sa poutre. Le poète n'est pas toujours vanté ou affiché, écrivain de l'amour (Appollon), de la rébellion (Aimé Césaire – Victor Jara – René Vautier) ou du temps (Pablo Neruda - Ikkyu), analyste de l'humeur du siècle (Brassens, Ferré...)ou scribe (Apollinaire). En vers ou en prose, mathématique du beau (Bach ou Hugo) ou souffle du moment. On peux être minimaliste par le Haïku ou écrire 100 poèmes et une chansons, souvent pour retourner le mot encore et encore pour dire quelque chose. Parfois rien qu'un mot n'y suffit pas « Souffrir-Aimer » « Regarder-être aveugle ». On peux disserter sur le meurtre, le viol ou la prison, et souvent les poèmes les plus fort sont écrit par ceux qui les vivent. Parfois...

Extirper l'essence ou l'esprit des mots. Faire sortir une émotion ou un sentiment, une idée ou un moment. Il me semble que la poésie, comme une réalisation peux construire un individu au travers d'un langage, elle a cet horizon que l'idiome nous procure au delà d'un champs de vocabulaire, élargissant la possibilité de s'exprimer.

Je me méfie des « mots valises », des phrases toutes faites ou des slogans trop simples à craindre que cela devienne simpliste. « Liberté » a tellement de passé, de sang ou de gorges essoufflés derrière lui qu'on en oublie d'en définir la figure. On résume trop facilement une idée à sa première interprétation, ou perception. Un poème s'édifie, se construit avec le temps et persévérance. Même sous le coup de l'impulsion, les mots ne sont pas neutres.

Je me souviens qu'en classes, nous devions apprendre quelques poèmes par cœur en primaire ou en collège. Je ne m'en souviens pas, mais certains noms restent à force de les répéter, de les ingérer. Hugo, Baudelaire, Mallarmé, Prévert... On peux aimer ou non cette littérature. Je ne souviens pas de quand j'ai vraiment commencé ni à l'apprécier ni à l'écrire. Sans doute, à un noël 2002 quand on m'offrit un cahier vide dans le lequel, les pages n'attendait qu'à être remplies. . .



Liens :

http://chansonrebelle.com/les-chanteurs/vasca-jean.html

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